SUBSTANCES
PSYCHOACTIVES ET PHARMACODEPENDANCE
Introduction : fascination,
déshumanisation, vulnérabilité
Notions
d’histoire : des produits et des hommes
Marché
et consommation en France
Pharmacodépendance :
Définition, dangerosité, dépendance biologique, dépendance psychologique
Pharmacodépendance : Tolérance,
sensibilisation, dépendance physique, dépendance psychique
Classifications
des substances psychoactives
Dangerosité
des drogues : tableau comparatif
Modes
d’action : effets spécifiques, effet dopaminergique
Neuromédiateurs :
acétylcholine, sérotonine, noradrénaline
Dopamine, Gaba, Histamine, acide
glutamique
Les
opiacés : récepteurs opioïdes, classification, effets
morphino-mimétiques
Mécanismes biologiques de la
dépendance opioïde
Héroïne :
présentations, modes de consommation, pharmacologie,
Manifestations aigues et
chroniques
Le syndrôme de manque,
dépendancepsychologique
Opiacés de
substitution : Méthadone, Subutex
Cocaïne
et dérivés : présentation, pharmacologie, effets
somatiques
Effets psychiques aigus et
chroniques, sevrage, crack
Amphétamines
et dérivés : pharmacologie, classification, intoxication
aigue et overdose
Ecstasy :
pharmacologie, intoxication aigue, effets résiduels
Hallucinogènes :
classification, mécanisme d’action, effets psychiques et physiques
LSD 25 : effets psychiques
Cannabis et
dérivés : formes et
modes de consommation, pharmacologie
Intoxication cannabique, usage
chronique
Solvants : classification, mécanisme d’action,
manifestations aigues et chroniques
Benzodiazépines : effets
cliniques
Tabac : effets
biologiques et cliniques
Alcool :
neuropharmacologie et neurotoxicité
Essai
de conclusion
Bibliographie
SUBSTANCES
PSYCHOACTIVES ET PHARMACODEPENDANCE
FASCINATION
Le pouvoir des produits
psychotropes ont fasciné les hommes depuis la nuit des temps. La quête du
plaisir n’y est pas étrangère.
DESHUMANISATION
Le problème essentiel qui est
posé devant leur usage ou leur abus est celui d’une forme de
déshumanisation :
§
Perte du contrôle
des pensées et des conduites.
§
Perte de liberté.
§
Perte de santé somatique et/ou mentale.
Le sujet engagé dans une
toxicomanie et concerné par ces réductions de capacité est rarement en mesure
de faire le chemin inverse par lui-même.
VULNERABILITE
Le cerveau de l’homme est la plus
belle machine biologique que l’on connaisse. Il est chimiquement vulnérable.
LES SUBSTANCES PSYCHOACTIVES DANS LES PHARMACODEPENDANCES
Il
y a une infinité de raisons d’user ou d’abuser de drogues et seulement 5 à 6
familles de produits toxicomanogènes.
Jusqu’à l’avènement de la biochimie moderne, les substances psychoactives
étaient exclusivement d’origine végétale.
La plupart des substances psychoactives actuelles ont une existence millénaire : tabac, alcool, cannabis, champignons hallucinogènes, opium, sève de cactus, khat, coca .
Les Indiens
précolombiens utilisaient plus de 80 variétés de plantes hallucinogènes et
narcotiques
dont les feuilles de coca.
Dans la Grèce
antique une boisson à base d’ergot de seigle était utilisée par les élites dans des
cérémonies initiatiques.
La trace du
cannabis est retrouvée dans le texte sacré hindou le plus ancien (Atharva Veda). Les
chevaliers le ramèneront des croisades en Occident.
La thériaque ( mixture à base d’opium) débarque en Occident dès les premiers siècles du premier millénaire.
La médecine va
répandre l’usage puis l’abus des potions d’opium à travers l’Europe: le Suisse Paracelse
avec son spécific anodyn au 16ème
siècle, puis l’Anglais Sydenham avec le fameux laudanum au 17ème
siècle qui s’est venté d’en avoir prescrit 8 tonnes durant son exercice.
Le médecin Allemand Hoffman avec sa célèbre
liqueur ( 5% d’opium).
L’indication de l’opium dans les maladies mentales
va perdurer jusque dans les années 60, et sera détrônée par les antidépresseurs et les
tranquillisants.
La Chine du
milieu du 19ème siècle a connu l’épidémie de toxicomanie la plus massive de
tous les temps avec 120 millions
d’opiomanes.
Au XIX ème
puis au XXème siècle la révolution des transports à multiplier les zones
de production et de consommation des drogues.
Le marché des substances psychoactives en France
Les
ménages français consacrent par an 175 milliards de francs à l’alcool et au
tabac et 12 milliards environ à
l’ensemble héroïne, cocaïne et cannabis . A ces dépenses, il convient d’ajouter
une bonne partie des psychotropes médicamenteux qui tombent dans la définition
d’abus ou de détournement d’usage.( source OFDT 1997).
Le trafic génère 3000 milliards par an (1996). Le budget de lutte 1,4 milliard
en 97.
Tendances actuelles de consommation
de drogues en France
Ø Banalisation
et augmentation de la consommation de cannabis
Ø Un événement
important depuis 1993 : le développement des traitements de substitution
opiacée. Bénéfice sur le
plan sanitaire et social, mais :
-
création d’un trafic
de produits de substitution
-
déplacement de
consommation des opiacés vers la cocaïne, le crack, l’alcool.
-
Détournement
d’usage : Injection IV, consommations associées (alcool, benzodiazépines,
cocaïne ou crack)
Ø Les
polytoxicomanies augmentent de fréquence. Celles
incluant notamment le crack entraînent une détérioration sociale, familiale et
économique. Clochardisation.
Ø Les nouvelles
consommations de stimulants ( crack, ecstasy, amphétamines) : nouvelle génération de jeunes toxicomanes qui
peuvent poursuivre leur toxicomanie dans l’alcool, les opiacés, les
benzodiazépines.
Estimation du nombre de
consommateurs de drogues en France
|
Alcool |
Tabac |
Médicaments
Psychotropes |
DROGUES ILLICITES Totales Cannabis |
|
Expériment. |
46 millions |
32 millions |
|
7,1 millions |
6,8 millions |
Occasionnels |
44 millions |
16 millions |
|
2,2 millions |
2,2 millions |
Réguliers |
10 millions |
15 millions |
5,4 millions |
|
|
A problèmes |
3,3 millions |
10 millions |
|
142 à 176
000 |
|
Source : OFDT rapport 1999
LES PRATIQUES D' EXPERIMENTATION EN MUTATION ( Etude de 12 113 élèves)
·
En 99 tous les jeunes de 18
ans ont expérimenté au moins un produit.
·
Evolution de 93 à 99 :
augmentation est nette pour le tabac ( surtout les filles), moins importante
pour l’alcool et très nette pour le cannabis.
·
L’expérimentation de
l’alcool est plus masculine, celle du tabac plus féminine.
·
L’expérimentation du
cannabis augmente avec l’âge ( > ) 11% à 14
ans, 51% à 18 ans.
·
L’expérimentation des autres
substances illicites est < 5% mais tend à augmenter.
Age : 18 ans
|
1993
|
1999
|
Filles
|
27%
|
41%
|
Garçons
|
26%
|
39%
|
2 produits ou plus
|
14 ans
|
18 ans
|
Filles
|
2%
|
15%
|
Garçons
|
2%
|
28%
|
“Etat psychique et quelque fois également physique,
résultant de l’interaction entre un organisme vivant et une substance, se caractérisant par des modifications du
comportement et par d’autres réactions, qui comprennent toujours une compulsion
à prendre le produit de façon continue ou périodique afin de retrouver ses
effets psychiques et quelques fois d’éviter le malaise de la privation. Cet
état peut s’accompagner ou non de tolérance. Un même individu peut être
dépendant de plusieurs produits”
NOTION
DE DANGEROSITE DES DROGUES
-
Elle doit se substituer aux notions
subjectives : drogues douces, drogues dures, drogues légales ou illégales.
-
Elle résulte :
1
– troubles liés à l’usage d’une substance psychotrope : abus,
addiction, mode de prise.
2
– troubles induits par une substance psychotrope : effets
délétères physiques et/ou psychiques.
-
Elle est toujours liée à la notion de
quantités de substance consommée : il y a des consommations dures de
« drogues douces » et des consommations douces de « drogues
dures ».
NOTION
DE DEPENDANCE BIOLOGIQUE ET DE DEPENDANCE PSYCHOLOGIQUE
DEPENDANCE BIOLOGIQUE
LIEE AUX NEUROTRANSMETTEURS
-
A expression physique
-
A expression psychique
NOTION DE DEPENDANCE PSYCHOLOGIQUE
- Liée à une
histoire individuelle, familiale, sociale, culturelle …
|
Tolérance
|
Sensibilisation
|
Dép.physique
|
Opiacés
|
+ aux effets dépres-seurs et aux renforce-ments
positifs
|
+ aux effets stimulants locomoteurs et aux
symptômes de sevrage
|
+ avec risque de rechute max à J+1
|
Alcool
|
+ aux effets sédatifs, subjectifs, ataxiques et
hypothermiques
|
+ aux effets stimulants locomoteurs, aux
symptômes de sevrage
|
+
|
Amphétamines
|
+ aux effets subjectifs et cardio-vasculaires
|
+ aux effets stimulants locomoteurs
|
?
|
Cocaïne
|
+ aux effets subjectifs et cardio-vasculaires
|
+ aux effets stimulants locomoteurs
|
? risque de rechute max . à J+4
|
LSD
|
+ aux effets subjectifs
|
-
|
-
|
Nicotine
|
+ aux effets dépres-seurs locomoteurs, émetisants
et cardio-vasculaires
|
+ aux effets psychostimulants
|
+
|
Cannabis
|
+ aux effets cardio. et psy.
Croisée et symétrique avec l’alcool et la morphine |
-
|
-
|
NB : toutes ces
substances sont responsables de dépendance psychique
|
STIMULANTS – SEDATIFS
– PERTURBATEURS
Psychoanaleptiques –
Psycholeptiques - Psychodysleptiques
Ø Hallucinogènes : substances inductrices d’illusions sensorielles. Par exemple LSD,PCP ou poudre d’ange…
Ø Stupéfiants : Substances euphorisantes ; connotation
juridique.. Par exemple opiacés, cocaïne…
Ø Enivrants : substances entraînant une ivresse ( sensation vertigineuse
avec modification des sensations) ; Par exemple alcool, haschisch,
solvants.
Ø Délirogènes : substances provoquant des effets cholinergiques
centraux (augmentation de l’activité
motrice, délire). Par exemple belladone, datura, jusquiame…
Ø Sédatifs : diminuent la vigilance. Utilisées à fortes doses avec ou
sans alcool, ces substances ont un effet psychodysleptique. Par exemple
barbituriques, benzodiazépines ...
Ø Psychoanaleptiques : à l’origine d’effets stimulants, pouvant être
hallucinogènes dans certaines conditions d’emploi. Par exemple amphétamines,
antidépresseurs stimulants…
(
Euphorica, phantastica, inebriantica, hypnotica, excitantia de Lewin en 1924)
1 – Stupéfiants
-
opium et dérivés : morphine, codéine, héroïne, codéthylline, thébaïne
-
Morphiniques de synthèse : Péthidine, Buprénorphine,Dextromoramide, Dextropropoxyphène,
Pentazocine, Méthadone.
-
Produits illicites : MPTP ( méthylphényltétrahydropyridine) et MPPP
2 – Hallucinogènes
-
phencyclidine, LSD 25, Mescaline, Psilocybine,
DMT (diméthyltryptamine), STP ou DOM (diméthoxyméthyamphétamine), Cannabis, Ice (chlorh.de
métamphétamine )
3 – Excitants
-
Mineurs : tabac, thé, café, chocolat, khat, B stimulants,
vasoconstrict. nasaux.
-
Majeurs : cocaïne, crack,
amphétamines et
dérivés , anorexigènes.
4 – Sédatifs
benzodiazépines (Valiumâ, Tranxèneâ), barbituriques (Gardénalâ), hydroxyzine (Ataraxâ), carbamates (Equanilâ)
5 – Enivrants alcool, éther, poppers (nitrite d’amyle), protoxyde d’azote, toluène, trichlorèthylène, vapeurs de carburant, méthyléthylcétone, 1,2 dichloropropène, Artaneâ
SUBSTANCES
PSYCHOACTIVES A L’ORIGINE DE DEPENDANCE Liste non exhaustive
- P Beauverie, C.Jacquot
-
Absinthe et artémisine ® Hallucinogène
- Acore et asarone ® Hallucinogène
-
Alcool ® Enivrant
- Amanite
tue-mouches et muscimol ® Hallucinogène
- Amphétamine
®
Psychostirnulant
- Anorexigènes
amphétaminergiques ®
Psychostimulant
- Antidépresseurs
stimulants ®
Psychostimulant
- Antiparkinsonien-anticholinergique
®
« Délirogène »
- Anxiolytiques
® Tranquillisant, hypnotique, enivrant, euphorisant
- Barbituriques
® Hypnotique
- Belladone,
datura ®
« Dèlirogène »
- Benzène,
toluène, essence ® Enivrant
- Café
et caféine ®
Psychostimulant
- Chanvre
indien ® Enivrant,
stupéfiant, euphorisant, hallucinogène
- Coca,
cocaïne, crack ® Stupéfiant,
euphorisant, psychostimulant
- Codéine® Stupéfiant,
euphorisant
- Cohoba
et bufoténine ® Hallucinogène
- Colle
® Enivrant
- Corticoïdes
® Euphorisant
- Dextromoramide
® Stupéfiant,
Euphorisant
- Dextropropoxyphène
® Analgésiant,
stupéfiant, euphorisant
- Dialcoyltryptamine
® Hallucinogène
- Ephédrine ® Psychostimulant
- Ether,
chloroforme, N20 ® Enivrant
- Héroïne
® Stupéfiant, euphorisant
- Iboga
et ibogane ® Hallucinogène
- Kava-Kava
et méthysticine ®
Hallucinogène, hypnotique
- Khat
et kathine ® Psychostimulant, hallucinogène
- Lysergamide,
LSD ® Hallucinogène
- MDMA,
ecstasy, MDA ® Psychostimulant, hallucinogène
- Méthadone® Stupéfiant, euphorisant
- Méthêdrine
®
Psychostimulant
- Minaprine
® Psychostimulant
- Morphine
® Stupéfiant, euphorisant
- Nitrite
d'amyle ® Enivrant,
aphrodisiaque,vasodilatateur périphérique
- Noix
de muscade et myristicine ® Hallucinogène
- Olioliuqui
(Rivea Corymbosa) ® Hallucinogène
- Opium
(poudre, extraits, élixir) ® Stupéfiant,
euphorisant
- Pethidine
® Stupéfiant, euphorisant
- Peyotl
et mescaline ® Hallucinogène
- Phencyclidine,
PCP ® Hallucinogène
- Psilocybes
et psilocybine ® Hallucinogène
- Sassafras
et safrole ® Hallucinogène
- Sécobarbital ® Hypnotique
- Tabac
et nicotine ® Psychostimulant
- Yage
et harmine ® Hallucinogène
- Yohimbine
® Vasodilatateur périphérique, hallucinogène
DANGEROSITE
DES DROGUES
(Extrait du rapport Roques. Juin 1998)
|
Héroïne |
Cocaïne |
MDMA |
Psycho-stimulants |
Alcool |
Benzo-diazépines |
Cannabis |
Tabac |
Suractivation
dopaminergiue |
+++ |
++++ |
+++ |
++++ |
+ |
+/- |
+ |
+ |
Hypersensibilité
à la
dopamine |
++ |
+++ |
? |
+++ |
+/- |
? |
+/- |
? |
Activation du syst. Opioïde |
++++ |
++ |
? |
+ |
++ |
+ |
+/- |
+/- |
Dépendance
physique |
Très forte |
Faible |
Très faible |
Faible |
Très forte |
Moyenne |
Faible |
Forte |
Dépendance
psychique |
Très forte |
Forte/
intermit. |
? |
Moyenne |
Très forte |
Forte |
Faible |
Très forte |
Neurotoxicité |
Faible |
Forte |
Très
forte ? |
Forte |
Forte |
Nulle |
Nulle |
Nulle |
Toxicité
générale |
Forte (1) |
Forte |
Très forte /
usage |
Forte |
Forte |
Très faible |
Très faible |
Très forte |
Dangerosité
sociale |
Très forte |
Très forte |
Faible
( ?) |
Faible (exceptions) |
Forte |
Faible (2) |
Faible |
Nulle |
Traitements de
substitution ou autre traitement |
oui |
oui |
non |
non |
oui |
non |
non |
oui |
(1)
pas de toxicité pour les
opiacés de substitution et la morphine en usage thérapeutique.
(2)
Sauf conduite automobile
et recherches de « soumission »
MODES D’ACTION DES
SUBSTANCES RESPONSABLES DE
PHARMACODEPENDANCE
Ø
EFFETS SPECIFIQUES
L’effet spécifique d’une drogue sur le cerveau dépend de
3 facteurs :
1 – Un neurotransmetteur
avec lequel le produit entre en interaction ( Noradrénaline, dopamine,
sérotonine, acétylcholine, GABA, endorphine etc…).
2 – La nature de l’interaction avec certains récepteurs cérébraux. ( stimulation,
inhibition)
3 – Le lieu de
l’interaction dans une structure fonctionnelle du
cerveau ( cortex, noyaux gris centraux, bulbe, système limbique etc…).
Ø
EFFET COMMUN à la plupart des
drogues
= activation du
système hédonique ou circuit de récompense
Toutes les substances toxicomanogènes ( morphine, héroïne, alcool, cocaïne, nicotine …) activent le circuit de
récompense ( circuit dopaminergique cortico-mésolimbique),
entraînant un renforcement du comportement addictif.
Dopamine ® effets
de plaisir et d’acuité mentale.
2
types d’activation du circuit dopaminergique :
-
activation
directe : de la
libération de dopamine ( amphé., alcool, nicotine) ou ¯ de la
recapture de dopamine ( cocaïne, met-amphé., MDMA).
-
Activation
indirecte : ¯
inhibition de la voie mésocorticolimbique ( opioïdes) dans l’ATV ®
dopamine dans le noyau acumbens.
RAPPEL DES EFFETS DES NEUROMEDIATEURS (1)
ACETYLCHOLINE
Transmetteur chimique de l’influx nerveux neuro-neuronique du SNC,
neuro-musculaire (Plaque motrice), neuro-végétatif ( effecteurs
parasympathiques).
Ø
Effets muscariniques, pour de faibles doses par voie générale :
hypotension,bradycardie, effet kinétique et sécrétoire du tube digestif (Effets
inhibés par atropine)
Ø
Effets nicotiniques, pour de fortes doses par voie locale après
inhibition atropinique : hypertension,tachycardie (effets inhibés par
ganglioplégiques).
·
Drogues acétylcholine-like :nicotine du tabac
NORADRENALINE (Norépinéphrine)
Neurotransmetteur
catécholaminergique central et périphérique. Précurseur de l’adrénaline.
Ø
Agoniste des récepteurs adrénergiques a et b : effets végétatifs sympathicomimétiques.
·
Drogues noradrénergiques : hallucinogènes, cocaîne, amphétamines, tabac
SEROTONINE ( 5
hydroxytryptamine)
Libérée par les voies nerveuses, les cellules entérochromaffines et les
plaquettes sanguines.
Ø
Nombreuses fonctions physiologiques : régulation du sommeil, de la
nociception, de la cognition, de l’appétit, des comportments alimentaires et
sexuels, de la thermorégulation...
Ø
Régulation de la motilité gastro-intestinale, de l’hémostase
(vasoconstriction), de l’activité cardiovasculaire ( rythme, force de
contraction, vasoconstriction)
Ø
Impliquée dans de nombreuses affections : anxiété, dépression,
insomnie, schizophrénie, migraines, allergie, inflammation, hypertension
pulmonaire, maladie de Raynaud,
manifestations des carcinoïdes du
grêle, troubles fonctionnels des gastrectomisés…
Ø
Impliquée dans la pharmacocinésie de nombreux médicaments :
antimigraineux
(Sumatriptan), anxiolytiques (buspirone), antiémétiques (ondansetron), neuroleptiques (clozapine,
risperidone), antidépresseurs ( Fluoxétine …)
·
Drogue serotoninergique : hallucinogènes. Alcool.
·
Drogue antiserotoninergique : ecstasy
RAPPEL DES EFFETS DES NEUROMEDIATEURS (2)
DOPAMINE ( dioxyphényléthylamine)
Dérivé a et b & adrénergique naturel des
catécholamines.
Médiateur de la transmission nerveuse cérébrale ( voies nigro-striées,
mésolimbiques, mésocorticales). Implication dans le circuit de récompense
(renforcement comportemental), hédonie.
·
Drogues dopaminergiques : toutes, surtout cocaïne, amphétamines
GABA ( acide gamma aminobutyrique )
Principal
neurotransmetteur d’inhibition du système nerveux central.
Ø
Récepteur GABA-A : post-synaptique de type polymérique à canal
ionique sur lequel agissent de nombreux médicaments sédatifs et
anticonvulsivants ( Barbituriques, benzodiazépines, valproate).
Ø
Récepteur GABA-B : pré et post–synaptique couplé à l’AMP cyclique agissant
par contrôle de perméabilité des ions calcium et potassium. Exemple du
Baclofène agoniste GABA-B ® réduction de la spasticité musculaire .
·
Drogues gabaergiques : alcool
HISTAMINE ( dérivé
décarboxylé de l’histidine)
Au niveau du SNC :
Ø
Réaction d’éveil ( stimulation de récepteurs H1 et H2 du thalamus)
Ø
Contrôle de sécrétion hormonale hypophysaire (prolactine, vasopressine
notamment)
Ø
Contrôle de l’appétit ( stimulation des récepteurs H1)
Ø
Contrôle de l’équilibre ( récepteurs H2, H3 des noyaux vestibulaires)
ACIDE GLUTAMIQUE
Ø
Effet excitateur du SNC
Ø
Proposé comme anti-asthénique, psychostimulant , orexigène ( glutamate de
sodium)
·
Drogue inhibitrice de l’acide glutamique : alcool.
LES OPIACES
(1)
Récepteurs opioïdes du cerveau,
cible des substances opiacées
Ø
Récepteurs µ : analgésie, euphorie,
dépression respiratoire, dépendance, hypothermie, myosis, bradycardie.
Ø
Récepteurs d : analgésie
Ø
Récepteurs k : sédation, dysphorie, analgésie, ¯ du transit, diurèse
Classification des opiacés selon leur mode d’action sur les
récepteurs opioïdes
MOLECULES
MORPHINOMIMETIQUES |
|
||||
AGONISTES PURS FORTS FAIBLES |
AGONISTES PARTIELS |
AGONISTES/ ANTAGONISTES |
ANTAGONISTES PURS |
|
|
Buprénorphine |
Nalorphine (Nalorphin) Pentazocine (Fortalâ) Nalbuphine (Nubainâ) |
Naloxone (Narcanâ) Naltrexone (Nalorexâ) |
|||
Morphine Péthidine Dextromoramide Méthadone Héroïne Fentanyl Alfentanyl Sufentanyl |
Codéine Dihydrocodéine Dextropropoxyfène Codéthylline |
|
|||
Effet maximun sur tous les récepteurs |
Effet à fortes doses |
Effet plafond |
Effets dissociés Selon récepteurs |
Effet nul malgré la fixation / récepteurs |
|
Les effets morphinomimétiques
essentiels
ACTIONS DES
MORPHINOMIMETIQUES |
|
Centres respiratoires |
Baisse de la sensibilité au CO² des centres bulbaires Inhibition des réflexes à l’hypoxie : dépression resp. |
Centres de la toux |
Dépression : inhibition du réflexe de toux |
Système cardio-vasculaire |
Dépression myocardique Hypotension artérielle |
Fibres musculaires lisses |
Baisse du tonus des fibres longitudinales Augmentation du tonus des fibres circulaires : spasmes multiples ® constipation,
hausse de la presssion vésiculaire, rétention urinaire |
Thalamus, tronc cérébral Corne dorsale de la moelle épinière |
Analgésie centrale Analgésie spinale |
Trigger zone et appareil vestibulaire |
Nausées et vomissements |
Ganglion spinal du nerf trigéminé |
Prurit |
Tronc cérébral |
Myosis |
LES OPIACES (2)
MECANISMES BIOLOGIQUES DE LA DEPENDANCE
Modifications des récepteurs
opioïdes cérébraux
L’exposition prolongée aux opiacés déclenchent des
mécanismes de régulation qui s’opposent à l’excés d’action morphinique :
1 - Down-régulation ( mécanisme à long terme : plusieurs mois )
par diminution du nombre des récepteurs.
2 - Désensibilisation ( mécanisme
éphémère : quelques heures) par perte d’affinité des récepteurs opioïdes ).
à phénomène de tolérance ( besoin
d’augmenter les doses )
à phénomène de manque
Modifications de la
neurotransmission non opioïde
Ø
Noradrénergique et
Glutaminergique ® rôle dans la dépendance physique
Ø
Dopaminergique ® rôle dans la dépendance psychique
Sont aussi modifiés les sytèmes
sérotoninergique, GABAergique, cholinergique et peptiergique (
neuro-hormones).
LES OPIACES (3)
L’HEROÏNE (
diacétylmorphine)
PRESENTATION
Vendue sous forme de poudre blanche ou brune conditionnée en sachets
d’1/4 à 1/2 gramme de teneur variable en héroïne pure ( 5% dans la zone PACA).
Le coût moyen : 300 à 1200 fr le gramme
MODES DE CONSOMMATION
-
Reniflement : sniff
-
Fumé : chasser le dragon
-
Injection : shoot ou fix
PHARMACOLOGIE
-
Grande liposolubilité ® tropisme cérébral rapide ( flash)
-
Demi-vie plasmatique très courte (10 mn)
-
Transformation en monoacétylmorphine puis en morphine
-
Elimination urinaire : monoacétylmorphine pendant 48 h et morphine 4
jours.
MANISFESTATIONS AIGUES
Prise simple :
® « Flash » : sensation
de jouissance, comparée à un orgasme sexuel
® « Planète » :
bien-être, euphorie pendant quelques heures
® « Descente » :
retour progressif au réel
Signes physiques : myosis, ptose palpébrale, vigilance labile, sensation
de chaleur, nausées, repli sur soi.
Overdose non
compliquée:
Ø
Myosis serré bilatéral + ptose
palpébrale.
Ø
Coma aréflexique de profondeur variable
Ø
Dépression respiratoire : fréquence
respiratoire < 10/mn , voire apnée.
Ø
Cyanose généralisée
Ø
Hypotension, hypothermie, bradycardie
Overdose compliquée :
Ø
Arrêt cardiaque anoxique, secondaire à
l’apnée.
Ø
Œdème aigu du poumon. Pneumopathie d’inhalation
MANIFESTATIONS CHRONIQUES
1 - Notion de trajectoire :
Lune de miel ® gestion du manque ® galère
2 - Notion de tolérance :
Nette, assez rapide, croisée avec les autres morphiniques ® augmentation des doses et des fréquence de prise
3 - Notion de manque physique
Apparaît en quelques heures, s’aggrave en 3,4 jours et dure une dizaine
de jours.
Ne met pas la vie en péril.
4- Notion de dépendance psychologique
Qui précède la dépendance physique et le plus souvent non consciente.
LES OPIACES (4) L’HEROÏNE
Le syndrome de manque :
« orage adrénergique »
SEVRAGE AUX OPIACES |
||
GRADE |
SIGNES CLINIQUES |
CHRONOLOGIE |
0 |
Anxiété
débutante Tension
excessive Appétence aux
opiacés |
6 à 8 h après la dernière prise d’héroïne |
1 |
Baillements –
Rhinorrhée Hypersialorrhée
– Larmoie-ment Hypersudation -
Irritabilité |
|
2 |
Mydriase – Piloérection Frissons – Tremblements Sensations de chaud et froid Anorexie – Malaise général Anxiété croissante Syndrome pseudo-grippal |
12 h après |
3 |
Insomnie d’endormissement Nausée – Douleurs abdo. Spasmes musculaires Polypnée
–Tachycardie-HTA Lombalgies – Agitation Irritabilité |
Après 24 à 48 h d’abstinence |
4 |
Angoisse intense Douleurs abdominales Diarrhée – Vomissements Insomnie prolongée |
Dependance psychologique
-
Dépendance psychologique d’origine biologique : en particulier la
diminution de la dopamine va entraîner
une activité centrée sur la recherche d’héroïne ou d’une substance de
substitution.
-
Dépendance(s) psychologique(s) liées aux problèmatiques de l’individu
toxicomane.
LES OPIACES DE SUBSTITUTION
Le principe qui consiste à remplacer un opiacé illicite par un opiacé licite
est validé par le fait d’interrompre une conduite toxicomaniaque sans la
hantise du manque et d’introduire une tierce personne (le soignant) dans une
histoire de consommation solitaire et
silencieuse.
METHADONE
Chlorhydrate de méthadone : agoniste complet des récepteurs opiacés
mu ® risque d’overdose si abus ou posologie trop élevée.
Ø
Durée d’action : 24 heures en moyennes. Demi-vie plasmatique : 15 à 55 h à
doses répétées.
Ø
Posologie moyenne : 40 à 80
mg/jour en une seule prise
Ø
Présentation galénique : sirop en
flacons unitaires de 5, 10 ou 20 mg ® théoriquement non injectable.
Ø
Equivalence morphinique : 1 mg de
méthadone = 3 à 4 mg de sulfate de morphine
Ø
Contre-indications : personne
mineure, hypersensibilité, insuffisance respiratoire
Ø
Effets indésirables :
Au début, céphalées, euphorie, hallucinations, sédation ou au contraire agitation, vertiges,
constipation, allergie, prurit, dysurie.
Plus tardivement, hypersudation, nausées, constipation,
allergies, irrégularité des cycles,
troubles de la libido, œdème des membres
inférieurs, arthralgies, bradycardie, hypotension,
problèmes dentaires.
Ø
Interactions médicamenteuses :
Potentialisation par cimétidine, AD
sérotoninergiques
Diminution de la méthadonémie par
rifampicine, baubituriques, carbamazépine,
diphénylhydantoïne, cocaïne, états
fébriles.
Augmentation de la sédation par
clonidine, IMAO, benzodiazépines, alcool, neuroleptiques.
Compétition avec pentazocine,
buprénorphine, nalbuphine.
Ø
Peut être prescrite pendant la grossesse ( surveillance du nouveau-né pour risque de
manque pendant les premières semaines )
Ø
Peut être dosée dans le sang et dans l’urine
Ø
Prescription et délivrance : primo-prescription et délivrance en centre spécialisé jusqu’à stabilisation, relai
possible par médecin et pharmacien de ville.
SUBUTEX
Buprénorphine, agoniste partiel des récepteurs opiacés mu et agoniste des récepteurs
kappa ® pas de risque d’overdose.
Ø
Durée d’action : 24 heures (pour une posologie > 2 mg)
Ø
Posologie moyenne : 4 à 8 mg / jour
Ø
Présentation galénique : cps sublinguaux de 0,4, 2, 8 mg. Donc solubles ® risque d’utilisation intra-veineuse.
Ø
Equivalent en sulfate de morphine : 1 mg de buprénorphine = 30 à 50 mg de sulfate
de morphine.
Ø
Effets indésirables : au début, constipation, céphalées,
insomnie, asthénie, somnolence, nausées, vertiges ,hypotension orthostatique,
parfois hypersudation, dysurie.
Ø
Interactions médicamenteuses :
Augmentation des effets sédatifs avec
alcool, tranquillisants, sédatifs.
Risque d’état de manque en association
avec les agonistes opiacés ( méthadone, morphine).
Prudence avec antidépresseurs, clonidine,
antihistaminiques H1.
Ø
Contre-indications :
mineur < 15 ans, hypersensibilité à la buprénorphine,
association/IMAO, surveillance particulière si insuffisance respiratoire, ou
rénale, ou hépatique.
Ø
Peut être utilisé chez la femme enceinte : risque d’état de manque pour le nouveau-né.
Ø
Prescription et délivrance : dans les conditions ordinaires de ville.
COCAÏNE ET DERIVES (1)
Cocaïne = alcaloïde des
feuilles de coca d’Amérique du Sud principalement.
PRESENTATION
POUDRE DE COCAÏNE (
Chlohydrate de cocaïne ) : 600 à 1200 Fr le gramme avec une teneur de 3 à
30% de cocaïne pure dans la drogue vendue.
·
Consommation par sniff : pic plasmatique
atteint en 30 mn. Durée des effets 20 à 60 mn.
·
Consommation intraveineuse : pic plasmatique
immédiat. Durée des effets 30 à 120
secondes. Demi-vie plasmatique :
une heure environ.
CRACK ( cocaïne base sous forme de cristaux) : 100 Fr le caillou
·
Consommation par inhalation de vapeurs de
combustion . pic plasmatique en 5 mn par passage direct dans les artérioles
pulmonaires. Durée des effets : 10 à 15 mn.
® Effets psychiques et somatiques
intenses et brutaux ( crack > cocaïne)
MECANISME PHARMACOLOGIQUE
Ø
Blocage de la
recapture de dopamine ( toxicité
psychiatrique, délire)
Ø
Blocage de la
recapture de noradrénaline et
augmentation de sa synthèse ( centrale et périphérique ).
Ø
Inhibition de
recapture de sérotonine.( troubles
de l’humeur)
Ø
Consommation
chronique ® épuisement des neurotransmetteurs ® phénomène de tolérance
Ø
Elimination
urinaire ( benzoylecgonine), dépistage pendant les 3 jours suivants une prise
EFFETS
SOMATIQUES
Ø
Vasoconstriction artérielle ® HTA systémique. ® HTA pulmonaire ( hémorragie alvéolaire, OAP). ® Spasmes coronaires ( IDM . Rupture aortique). ® AVC ( ischémiques ou hémorragiques). ® Hémorragies cérébro-méningées. ® Nécroses tissulaires ( cloisons nasales,
rhabdomyolyse aigue).
Ø
Action sur la conduction intra-cardiaque ® Tachycardie
® Arythmie
Ø
Action sur le système nerveux central ® Dérèglement de la neurotransmission. ® Mouvements anormaux. ® Convulsions, épilepsie ® Hyperthermie.
Ø
Action sur les poumons ® Peumothorax. ® Pneumomédiastin. ® Pneumopéricarde.
Ø
Cytolyse hépatique
Ø
Action des impuretés de la cocaïne ® Bronchospasme. ® Granulomatose pulmonaire. ® Vascularite cérébrale , etc…
Ø
Manifestations hormonales :
hyperprolactinémie (gynécomastie,
galactorrhée)
Ø
Tératogénicité +++
COCAÏNE ET DERIVES (2)
EFFETS
PSYCHIQUES
EFFETS PSYCHIQUES DE LA CONSOMMATION AIGUE DE
COCAÏNE
PHASE |
DOSE MODEREE |
DOSE FORTE |
Phase
initiale (rush, défonce, stimulation
intellectuelle) |
- Hyperactivité, irritabilité - Euphorie,logorrhée. - Anorexie - Hypervigilance, , insomnie - Sentiment de facilités (relations, compréhension, idées) - Disparition de la faim et de la fatigue |
- Agitation extrême, impatience, langage précipité - Comportements violents (IV ou crack) - Hyperactivité maniaque - Hypervigilance, insomnie - Appétence sexuelle ++ - Idées paranoïaques - Illusions, hallucinations |
Phase
d’atterrissage (descente,
crash) |
- Anxiété, faim - Recherche de drogue - Asthénie, déprime,
sommeil - Ralentissement
psychomoteur : léthargie, sentiment d’impuis-sance |
- Anxiété extrême, agitation - Dépression , mélancolie - Compulsion à la
répétition de prises de cocaïne : craving
++ |
EFFETS PSYCHIQUES DE LA CONSOMMATION CHRONIQUE
Ø
Délire d’interprétation paranoïde
Ø
Syndrome délirant hallucinatoire : auditif,
visuel, olfactif, tactile, etc…
Ø
Attaques de panique ( surtout avec le crack)
Ø
Epuisement physique et psychique par manque de
sommeil
Ø
Etat d’hébétement lié à l’alternance de phases de surexcitation et de dépression
Ø
Décompensation psychiatrique aigue, dépressive ou
psychotique
Ø
Troubles de mémoire, de l’attention et de
concentration
Ø
Modification du réseau relationnel :
déchéance physique, psychique et sociale ( avec le crack surtout)
SIGNES DE SEVRAGE
Ils disparaissent en
quelques jours, mais le syndrome dépressif avec risque suicidaire peut
persister plusieurs semaines.
Ø
Dysphorie, asthénie, hypersomnie, hyperphagie
Ø
Anxiété, idées suicidaires.
Ø
Abattement
PARTICULARITES DU CRACK
-
Effet brutal et fugace . Usages compulsifs
-
Dépendance psychique quasi immédiate
-
Déchéance physique, psychique et sociale rapide
-
Usagers typés dans quelques quartiers des grandes
villes : travailleurs sexuels, squatters en errance, vieux héroïnomanes,
majorité d’origine africaine ou antillaise.
AMPHETAMINES ET DERIVES (1)
Dérivés synthétiques de
la classe des phénylisopropylamines
TYPES DE CONSOMMATION
Ø Per os : pic plasmatique en 1 à 2 heures. Délai
d’action de 30 mn.
Ø Intraveineuse : effets immédiats et intenses.
Ø Inhalation : parfois
MECANISMES D’ACTION
Ø
Stimulation puissante du SNC : libération +
inhibition de recapture de serotonine, noradrénaline et dopamine dans l’espace
synaptique.
Ø
Libération de catécholamines par les fibres post-ganglionnaires
périphériques.
DEPISTAGE
Ø
Urinaire par
méthode immunologique
TYPES D’AMPHETAMINES
PLUTÖT HALLUCINATOIRE |
PLUTÖT STIMULANT |
PLUTÖT ANOREXIGENE |
.Diméthoxyméthylamphé. (DOM,STP)* .Triméthoxyamphé.
(TMA)* .Chlorh. de
méthamphé.(ICE)* Méthylènedioxyamphé.(MDA)* A
doses élevées |
.Dexamphétamine* .Méthylènedioxymétamphé. (MDMA)* Méthylènedioxyamphé.(MDA)* Amphétamine (Maxitonâ) Méthamphétamine(Tonédronâ) Fénéthylline (Captagonâ) Métylphénidate
(Ritalineâ) Phénozolone (Ordinatorâ) Dexamphé. +
phénobarbital (Orténalâ) |
Ampréfamone(TénuateDospanâ) Clobenzorex (Dinintelâ) Méfénorex (Pondérilâ) Fenfuramine (Pondéralâ) Furfénorex (Frugalanâ) Fenproporex Phentermine (Linylâ) Disipal (Orphénadrineâ) Benphétamine (Inapétylâ) Pectorex (Liprodèneâ) |
(*) produits illicites - â médicaments
SIGNES D’INTOXICATION AIGUE AUX AMPHETAMINIQUES
Ø
Augmentation de la fréquence cardiaque et
respiratoire. Augmentation de la TA.
Ø
Mydriase bilatérale
Ø
Vigilance accrue. Exaltation intellectuelle.
Euphorie. Insomnie.
Ø
Anorexie. Absence de fatigue.
Ø
Logorrhée. Désinhibition (sociabilité, confiance
en soi). Idées de grandeur.
Ø
Hyperactivité sexuelle.
Ø
Diarrhée, nausées, voire vomissements.
OVERDOSE TOXIQUE
Ø
Mydriase bilatérale réactive, bronchodilatation
avec respiration superficielle.
Ø
Bouche sèche, insomnie, hyper-réflectivité
tendineuse, nausées, vomissements.
Ø
Arythmie, convulsions, agitation
psychomotrice, coma
Ø
Hallucinations, agressivité, impulsivité,
irritabilité.
Ø
Idéation paranoïaque.
« DESCENTE » pénible, avec anxiété et
parfois état dépressif.
AMPHETAMINES ET DERIVES (2)
ECSTASY
(MDMA)
Méthylènedioxymétamphétamine inventée par Merck
en 1912 dans un but militaire
PRESENTATION
La forme
comprimé ou gelules et le faible coût ( 100 à 200 fr pièce) favorisent la
banalisation.
La composition
des comprimés d’ecstasy est extrêmement
hétérogène :
MDMA, caféïne
Chloroquine, kétamine, Nivaquine, Triaminic, Rinurel, Cortancyl, Vicks rub,
vitamines, Lexomil, Fonzylane
(analysés à Fernand-Vidal par MDM)
EFFETS
- Facilite le contact, améliore l’empathie et la confiance en soi ( effet socialisant)
-
Abaisse le seuil de
fatigue, de sommeil
-
Désinhibition,
excitation, stimulation sensorielle
PHARMACOLOGIE -
NEUROTOXICITE
Action sur les neurones sérotoninergiques : libération massive de sérotonine, puis déplétion et retour à la normale ® troubles thymiques et impulsivité.
Libération de dopamine ® effets psychiatriques
Libération
noradrénaline ®
effets cardiovasculaires
Les essais chez l’animal ( Primates et rongeurs) montrent qu’à doses élevées et/ou répétées le MDMA provoque une dégénérescence des terminaisons sérotoninergiques.(Rapport Inserm juin 98)
SIGNES D’INTOXICATION
AIGUE
Surviennent dans un délai de 30 mn et durent 5 à 6 heures.
Ø
Tachycardie, sécheresse buccale, tremblements, HTA
Ø
Mydriase bilatérale.
Ø
Modification de la perception visuelle.
Ø
Euphorie, agitation psychomotrice.
EFFETS RESIDUELS
SURTOUT PSYCHOPATHOLOGIQUES
Cumul des dangerosités psychotiques des
hallucinogènes et des excitants.
Ø
Asthénie psychique, épuisement physique.
Ø
Insomnie rebelle, nausées, sensation
d’engourdissement
Ø
Etat anxio-dépressif, irritabilité, aggressivité.
Ø
Sentiment d’incapacité, de lassitude.
Ø
Hépatites toxiques
SURDOSAGE TOXIQUE (RISQUE
DE DECES)
Ø
Tachycardie, HTA, hypersudation
Ø
Hallucinations multi-sensorielles
Ø
Confusion mentale, engourdissement
Ø
Ataxie, nystagmus
Ø
Hyperthermie sévère avec CIVD.
Ø
Rhabdomyolyse avec insuffisance rénale.
Danger d’association avec d’autres produits,
notamment avec l’alcool.
Donc aussi de la composition de ces
« designer drugs » … Action vaine du « testing » des
comprimés.
HALLUCINOGENES (1)
2 FAMILLES PRINCIPALES
Indolamines |
Amphétaminiques |
LSD (Acide dyéthylamide lysergique) DMT (diméthyltryptamine) Psilocybine |
DMO ou STP ( diméthoxyméthylamphétamine) TMA (triméthoxyamphétamine) ICE (chlorhydrate de méthamphétamine) Mescaline MDA (méthylènedioxyamphétamine) à forte dose |
D’AUTRES SUBSTANCES : détournées (
anesthésiques) ou
surdosées (anticholinergiques)
-
arylcyclohexylamine
-
PCP (phencyclidine)
ou « poudre d’ange », anesthésique général
-
Kétamine,
anesthésique
-
Anticholinergiques
synthétiques : antiparkinsoniens (Artaneâ, Parkinaneâ)
-
Anticholinergiques
naturels : atropine, scopolamine ( belladone, jusquiame , datura)
MECANISME D’ACTION
De type sympathomimétique.
TYPE DE CONSOMMATION
Voie orale :
buvard ou sucre imbibé, liquide ou cps.
Consommation épisodique (
tolérance forte – Pas de syndrome de manque)
EFFETS PHYSIQUES
Ø
Tachycardie,HTA, mydriase bilatérale
Ø
Hyperthermie
Ø
Hyperréflexie
Ø
Sécheresse buccale, sueurs
Ø
Vision trouble, tremblements, incoordination
EFFETS PSYCHIQUES
Ø
Troubles de perception sensorielle
Ø
Hallucinations avec dépersonnalisation, réaction
paranoïaque, illusions, distorsion temporelles et visuelles, confusion mentale.
Ø
Euphorie, anxiété, attaque de panique.
Ø
Effets plus
spécifiques de substance :
ICE |
MDA « pilule d’amour » |
DMO ouSTP (sérénité,tranquillité,paix) |
Dépendance psychique
intense et précoce. HTA Idéation paranoïaque Syndrome hallucinatoire Complications psy |
Hyperesthésie somatosensorielle Euphorie Fortes doses = effets psycho-dysleptiques analogues au LSD |
Insomnie. Confusion
mentale Nausées, vomissements Hypersudation Troubles visuels Erythème facial Troubles perceptifs du
type LSD |
PCP : surtout
utilisé aux USA, mélangé au cannabis ou au tabac. Evolution fréquente vers une
pathologie dissociative de type schizophrénique.
HALLUCINOGENES (2)
LSD
25 Acide dyéthylamide lysergique
Hallucinogène le plus
utilisé en France. Consommé le plus souvent sur un bout de buvard ( 50 à 100 fr
le timbre d e 30 à 50 microgrammes), parfois par voie veineuse.
Mode d’action : agoniste central et antagoniste
périphérique de la serotonine.
Délai d’action : ½ heure pour les effets physiques, une heure pour les effets
psychoactifs.
Durée d’action : une dizaine d’heures,
parfois d’avantage ( 24 à 48 heures).
EFFETS PSYCHOLOGIQUES
Modifications perceptives
variables selon l’environnement :
Ø
« good trip » : vécu euphorique de bien-être.
Ø
« bad trip » : sentiment de
panique, de forte angoisse, de folie, de dislocation, de persécution.
4 phases du voyage
Euphorie (phase courte) |
Troubles de la conscience |
Troubles psychosensoriels |
Troubles de la perception de soi |
|
.Confusion mentale .Etat confuso-onirique .Altération de la mémoire |
.Hallucinations visuelles
et auditives .Confusion de percep-tions : temps, distances .Sensation d’apesanteur .Illusions .Angoise |
. sensation de déper-
sonnalisation, de transformation corporelle . Engourdissement . Impression de perdre la raison |
Ø
Complications chez les personnalités vulnérables : état délirant d’allure schizophrénique ou
état dépressif d’origine organique bref ou prolongé.
Ø
Complications en cas d’usage répété : ataxie, dysphasie, tremblements,
convulsions, flash-back, risque de « psychose induite ».
Ø
Associations aggravantes : alcool, cannabis peuvent précipiter un flash-back.
Ø
Antagonistes des effets psychoactifs : phénothiazines ( Largactilâ) ,
butyrophénones (Haldolâ).
CANNABIS ET DERIVES (1)
TROIS FORMES :
Ø
Herbe = feuilles : marijuana ou kif contenant 4 à 10% de principes
actifs.
Ø
Résine = haschich ou shit. Poudre de feuilles agglomérée = 10 à 40% de
principes actifs.
Ø
Huile = liquide d’extraction de la résine = 30 à 80% de principes actifs.
MODES DE CONSOMMATION
Ø
Inhalation de fumée de « joint » (Tabac +
herbe ou résine)
Ø
Ingestion :
infusion, gâteaux.
Ø
Injection
exceptionnelle.
PHARMACOLOGIE
Absorption : 2 à 3 mn par inhalation, 2 à 4 heures par ingestion.
Durée d’action : 1 à 2 heures par inhalation ( maximum d’action à 20 mn)
Métabolisation : hépatique
Demi-vie d’élimination > 20 heures.
Voies d’élimination : selles principalement et faiblement par
les urines.
Détection urinaire : méthode immunologique ( seuil = 100
ng/ml). La durée de détection dépend du niveau de consommation : 1 à 2
cig. : 3 à 6 jours
2 à 5 cig. : 10 à 18 jours
> 5 cig. : 20 à 60 jours
Mode
d’action
3 principes actifs ( delta 9 tétrahydrocannabinol (THC), cannabinol, cannabidiol), à
forte lipophilie® fixation dans le cerveau, le foie et le tissu
adipeux ® redistribution de métabolites actifs vers le sang.
Fixation sur récepteurs périphériques :
CB2
Fixation sur récepteurs cérébraux :
CB1
-
dans le cervelet (
rôle dans l’équilibre)
-
dans l’hippocampe (
rôle dans la mémoire)
-
dans le lobe
frontal ( rôle dans l’intégration des activités volontaires)
-
dans la substance
noire ( rôle hédonique dopaminergique)
Interaction du THC avec les neurotransmetteurs du
SNC :
Ø
système gaba-ergique : effet anxiolytique, sédatif
Ø
récepteurs muscariniques : troubles de la mémoire immédiate
Ø
récepteurs dopaminergiques : système de récompense
CANNABIS ET DERIVES (2)
EFFETS DE L’INTOXICATION CANNABIQUE
3 temps : ivresse cannabique ®
bien-être ®
sommeil
|
FAIBLES DOSES |
FORTES DOSES |
Effets psychiques |
·Euphorie,
désinhibition ·Hyperesthésie
sensorielle ·Troubles
de la vigilance ·Ataxie,
troubles de l’équilibre ·Trouble
de la mémoire immédiate ·Modif.
de perception du temps ·Anxiété,
comportement rêveur |
·Hallucinations
visuelles et auditives ·Anxiéte,
parfois agressivité et réaction
paranoïaque. ·Dysphorie |
Effets physiques |
·Hyperhémie
conjonctivale ·Baisse
de la tension oculaire ·Tachycardie ·Sécheresse
de la bouche ·Augmentation
de l’appétit |
·Hypotension
orthostatique ·Incoordination
motrice ·Altération
de la conscience possible |
INTOXICATION
CANNABIQUE CHRONIQUE
Ø Tolérance : faible mais parfois tendance à l ‘augmentation des doses ( co-intoxication avec alcool ou benzodiazépines).
Ø Dépendance psychique : moyenne
Ø Dépendance physique : mineure. ( 12 heures après la dernière prise. Durée 4 jours environ)
Ø Signes de sevrage : ressemblent à ceux des benzodiazépines
- Anxiété, irritabilité, tremblements, hypersudation
- Insomnie d’endormissement
- Dysphorie ( humeur triste).
Ø Complications non spécifiques respiratoires : celles des aérocontaminants du tabac.
Ø Complications spécifiques de l’usage chronique :
-
Troubles mnésiques ( mémoire immédiate)
-
Syndrome amotivationnel (renoncement, émousement affectif et intellectuel,
défaut d’initiative).
-
Incoordination motrice ( danger en conduite automobile)
-
Décompensation psychotique d’une pathologie
psychiatrique antérieure.
-
Difficulté d’observance thérapeutique et de
réinsertion sociale.
SOLVANTS
PRODUITS INHALES : sur du coton, dans des sacs, ou dans la
paume de la main.
Grande hétérogénéïté chimique.
Drogues du pauvre.
Ø Solvants : des colles,
vernis, détachants et peintures : toluène, méthylèthylcétone, acétone,
isopropanol (antigel), benzène, dichloropropane, trichloréthylène, chlorure de
méthyl.white spirit, tétrachlorure de carbone, fluoroalcanes, éther.
Ø Carburants
Ø Hydrocarbures : nitrite
d’amyle, de butyl, d’isobutyl, d’acétate d’éthyl.
Ø Gaz : briquets,
propulseurs d’aérosol, protoxyde d’azote.
ORGANES CIBLES :
La forte liposolubilité des solvants les concentre dans : SNC,
foie, reins.
Les solvants passent la barrière
placentaire.
MECANISMES D’ACTION
Ø
Altération des membranes cellulaires, en
particulier neuronales
MANIFESTATIONS AIGUES
Ø
Signes initiaux de l’intoxication aiguë ( en quelques minutes)
-
Irritation oculo-nasale ( éternuements, larmoiements)
-
Toux, salivation
-
Céphalées, nausées, vomissements, épistaxis
-
Euphorie, sensation vertigineuse, sensation de
bien-être
Ø
Signes d’intoxication aiguë installée (durent 30 mn à 1h30)
-
Troubles de la concentration et du jugement
-
Ralentissement psychomoteur, ou agressivité
-
Ataxie, troubles d’élocution
-
Hallucinations, illusions sensorielles
-
Confusion mentale, état stuporeux qui peut aller
jusqu’au coma
-
Risque de décès brutal par arythmie cardiaque ou
dépression respiratoire
MANIFESTATIONS CHRONIQUES GRAVES
Ø
Tolérance rapide – Dépendance physique (coliques abdominales,crampes musculaires) – Dépendance psychique intense
Ø
Complications neurologiques : polynévrites, troubles mnésiques, céphalées.
Ø
Complications hépatique : cytolyse
Ø
Complications hématologique : anémie hémolytique, CIVD, méthémoglobinémie
Ø
Complications rénales : acidose tubulaire, IRA.
Ø
Complications pulmonaires : œdème lésionnel, hypoventilation
BENZODIAZEPINES
MECANISME D’ACTION
Stimulation de la neurotransmission GABA-ergique
DUREE D’ACTION
Très variable : demi-vie de
2,7 heures (Halcionâ) à 40 h (Tranxèneâ)
EFFETS CLINIQUES : actions anxiolytique, hypnotique,
myorelaxante, anticonvulsivante et sédative ;
Ø
Dépendance psychique
Ø
Dépendance physique
Ø
Syndrome de sevrage : début variable selon les benzo. : 1 à 10
jours après la dernière prise. Durée 2 à 4 semaines.
-
Anxiété, insomnie, agitation psychomotrice,
instabilité émotionnelle, irritabilité, palpitations, hyperexcitabilité,
aggressivité.
-
Céphalées, dysphorie, sueurs, tremblements,
hypotension, fièvre.
-
Nausées, vomissements, douleurs abdominales,
troubles du transit.
-
Hypersensibilité aux odeurs, aux bruits et
tactile
-
Myalgies, crampes, incoordination motrice
-
Confusion mentale, crises comitiales, syndrome de
dépersonnalisation et d’irréalité, hallucinations (après traitement prolongé à
forte posologie).
DETECTION URINAIRE
Pendant un temps très variable selon les benzodiazépines : 24 heures
à 2 ou 3 semaines.
TABAC
Drogue douce : 60 000 morts par an en France et 400 000 aux
USA.
NICOTINE
-
Principal alcaloïde de la fumée de tabac ( +
nornicotine, l’anabasine, l’anatabine et des substances aromatiques).
-
Absorption très rapide au niveau pulmonaire
-
Accès au niveau cérébral en moins de 7 secondes.
EFFETS
- Psychostimulation avec
augmentation de la vigilance et des capacités cognitives.
- Addiction forte.
- Dépendance physique et
psychique rendent le sevrage symptomatique et difficile :
irritabilité, fatigabilité,
déprime.
IMPACTS BIOLOGIQUES DE LA NICOTINE
Acétylcholine-like : effets
de type sympathicomimétique par interaction avec les récepteurs nicotiniques du
SNC. et du SN périphérique.
Action de courte durée sur les récepteurs ® nécessité de prises par bouffées
répétées.
A l’état pure la nicotine est un toxique puissant ( effets sympathiques
et convulsions).
·
Interraction avec la médullo-surrénale
® sécrétion d’enképhalines :
effet de bien être
® Libération de catécholamines :
hausse de la tension artérielle et du rythme cardiaque.
Hausse de la glycémie (effet
coupe-faim).
·
Stimulation des neurones noradrénergiques du SNC
( locus coeruléus)
® effet
éveillant. Hausse de la vigilance.
·
Action sur le noyau du tractus solitaire et
l’hypothalamus
® baisse
de l’appétit.
·
Action sur le système dopaminergique du SNC (
Cortico-mésolymbique)
®
responsable du phénomène d’addiction.
ASSOCIATIONS ET SYNERGIES
Tabac + alcool ® synergie dopaminergique
Tabac + café ® synergie sur la vigilance
ALCOOL
2ème psychotrope le plus consommé dans le monde après le café.
50 000 décès annuels en France sont liés à l’abus d’alcool.
-
Dépendance physique et psychique très fortes
-
Neurotoxicité forte.
-
Prédisposition individuelle ( équipement
génétique)
LES IMPACTS DE L’ETHANOL SUR
LE CERVEAU
Hydrosolubilité + liposolubilité ® accès au niveau cytoplasmique et
membranaire des cellules.
·
Inhibition
de l’activation des récepteurs au
glutamate
-
au niveau de l’hippocampe ® épisodes d’amnésie totale post-intoxication
aigue
-
up-régulation = hausse de densité des
récepteurs ® risques du sevrage alcoolique (agitation, crises épileptiques, délirium).
·
Activation
des récepteurs GABA
-
tolérance croisée avec benzodiazépines (BZD) et
barbituriques
-
potentialisation de l’éthanol par les BDZ
·
Activation
des récepteurs à la sérotonine
-
effet sérotoninergique ® rôle
dans l’addiction
·
Augmentation des canaux dépendants du voltage :
canaux CA++
-
Le sevrage après alcoolisation chronique ® hyperactivité neuronale ( tremblements, convulsions).
-
Les inhibiteurs calciques réduisent les signes de
sevrage alcoolique et la consommation d’alcool.
·
Renforcement
de l’effet de la nicotine
synergie addictive tabac + alcool
NEUROTOXICITE DE L’ETHYLISME
CHRONIQUE
·
Encéphalopathie
de Wernicke
-
Déficit en thiamine (vit.B1) ®
dégénérescence autour du 4ème ventricule et de l’acqueduc de
Sylvius. : troubles des mouvements oculaires, ataxie, confusion mentale et
déficits mnésiques.
·
Syndrome
de Korsakoff
-
Amnésie rétrograde et antérograde irréversible (
atteinte cérébrale multifocale dont le noyau médio-dorsal du thalamus).
·
Dégénérescence
cérébelleuse
-
Dégénérescence des cellules de Purkinje du cortex
cérébelleux : ataxie partiellement améliorable par l’abstinence
alcoolique.
·
Encéphalopathie
hépatique
-
troubles de la sensibilité, syndrome frontal,
crises d’épilepsie.
·
Et
aussi : démyélinisation pontique centrale, pertes neuronales.
Source : Dangerosité des
drogues .1999. Pr Roques
APPLICATIONS THERAPEUTIQUES DE L’INTERACTION DROGUES /
NEUROMEDIATEURS
SUBSTITUTION OPIACEE
-
Buprénorphine haut dosage : Subutexâ, opiacé
agoniste / antagoniste
-
Méthadone, opiacé agoniste de
longue action
-
Naltrexone : Nalorexâ, opiacé
antagoniste
SEVRAGE OPIACE
-
Catapressanâ, Estulicâ, anti-adrénergiques
-
Viscéralgineâ, antalgique,
antispasmodique
-
Serestaâ, Rivotrilâ, anxiolytiques
-
Imovaneâ, hypnotique
-
Tercianâ, Théralèneâ, sédatifs
OVERDOSE OPIACEE
-
Naloxone : Naloneâ, antagoniste opiacé
SEVRAGE ALCOOLIQUE
- Espéralâ, aversif
-
Acamprosate : Aotalâ, gabaergique
et antiglutaminergique
-
Reviaâ, opiacé
antagoniste
-
Meprobamate : Equanilâ, anxiolytique
sédatif
-
Inhibiteurs calciques : Diminuent
l’hyperactivité neuronale
SEVRAGE COCAÏNIQUE ?
SEVRAGE TABAGIQUE
-
substituts nicotiniques
-
Anxiolytiques légers
-
Antidépresseur ( bupropion).
TRAITEMENT DES EFFETS PSYCHOPATHOLOGIQUES DU LSD
-
Phénothiazines : Largactilâ
-
Butyrophénones : Haldolâ
PSYCHOTHERAPIES dans tous les cas favorisent la
décentration par rapport au produit.
POUR ESSAYER DE CONCLURE
Quelques
notions méritent d’être mises en évidence :
1 – Un
produit ou des produits toxicomanogènes ne suffisent pas à faire une
toxicomanie.
Une pharmacodépendance est d’abord
l’histoire d’un individu : celle de la rencontre d’une vulnérabilité et
d’un psychotrope.
2 –
C’est le rôle que le produit vient
jouer ou le manque qu’il vient combler dans la vie psychique d’un individu qui
peut engendrer une toxicomanie.
3 – Le
décryptage neuro-biologique des pharmacodépendances permet de mieux comprendre
l’enfermement chimique et la dégradation qu’il produit sur des toxicomanes.
Cela a permis de forger quelques outils sanitaires pour réparer partiellement
les dégâts somatiques et psychiques causés par l’abus de psychotropes.
4 –
L’enfermement chimique coexiste avec une forme d’exclusion sociale.
Contrairement aux apparences la relation avec un produit toxicomanogène se fait
dans la solitude et dans le silence,
des domaines qui interpellent
d’avantage l’humanité que la science.
5 – Nous ne vivrons jamais
dans un monde sans drogues …
OUVRAGES AYANT SERVI A ELABORER CETTE INFORMATION SUR LES PRODUITS
TOXICOMANOGENES
4Drogues
et toxicomanies . Indicateurs et tendances. OFDT édition 1999.
4Les
traitements de substitution pour les usagers de drogues. D. Touzeau – C. Jacquot.
Editions Arnette.1997
4Le
médecin et le toxicomane. V.Fontaa. J.L.
Senninger. Editions Heures de France.
4Drogues
et toxicomanies. Cdrom ACET et CSST Le Trait d’Union.
4La
drogue dans le monde. A. Coppel. C.
Bachmann. Editions Albin Michel.
4Manuel Subutex. Schering-Plough.
4Accueillir
et prendre soin d’un usager de drogue en Médecine de ville. J. Carpentier.
MILDT. DGS.
4La
dépendance aux opiacés. Extrait d’AIM N° 36 . Jacques Le Houezec.
4Les
médicaments de la neurotransmission . AIM N° 37. Pr J.R. Rapin.
4Toxicomanie
. Pharmacodépendance . G. Nahas. R. Trouvé. Editions Masson.
4La
toxicomanie à l’héroïne en médecine Générale. Dr. J. Carpentier. Editions
Ellipses.
4Prises
en charge des usagers de drogues. Lionel
Gibier. Editions Doin.
4La
dangerosité des drogues . Bernard Roques. Editions Odile Jacob.
4OFDT :
www.ofdt.fr
4 MILDT :
WWW.drogues.gouv.fr